Architecture provençale traditionnelle

Le premier semestre de l'année 2008 est marqué par un programme ambitieux : construire un mas dans le respect des traditions provençales.
C'est à dire dans le respect des formes, des proportions, des matériaux et des procédés structurels propres à notre région pour s'inscrire dans la recherche d'une certaine authenticité.
Il ne s'agit pas cependant de tomber dans le passéisme ni de réaliser du "faux vieux". Rechercher l'authenticité n'est pas, en effet, imiter l'ancien ; ce n'est pas non plus dégrader artificiellement pour faire croire à l'usure du temps. C'est construire "vrai" en se conformant à l'art de construire hérité.
Enfin, le projet ne se détourne pas des impératifs de la vie moderne, à son confort ; à la réglementation pour la construction et la sécurité et bien sûr aux recommandations en matière d'économie d'énergie et du respect de l'environnement.

Contrairement à la réhabilitation dans laquelle le bâti impose certaines contraintes - l'une des plus pénibles étant sans conteste la phase de démolition - le projet de construction permet au maçon de s'affranchir de celles-ci et, il faut bien le reconnaître, c'est très confortable.

La typologie du projet est empruntée au Mas provençal qui se caractérise par la juxtaposition des espaces d'habitation et ceux de l'exploitation qui sont ici des garages. Le mas se distingue aussi par sa forme allongée aussi le bâti va s'étirer dans un rythme décroissant.
L'entreprise débute le programme par la construction de la partie d'habitation : Soubassement en agglomérés de béton de 27 cm sur fondations béton armé à fort empattement doublée d'une poutre périphérique pour palier à la "mauvaise" nature du sol. Vide sanitaire de 40 cm à 80 cm selon la déclivité du terrain avec nombreuses ventilations. Et enfin, un plancher en béton armé sur poutrelles hourdis.

Pour la suite, la construction doit tenir compte des dernières prescriptions en matière d'isolation et d'économie d'énergie. En ce qui concerne les murs, elle doit satisfaire certains impératifs que l'entreprise s'impose :
  • Un habitat bioclimatique parfaitement sain réalisé avec un matériau simplement revêtu d'enduits de chaux, extérieurs comme intérieurs ;
  • Une isolation naturelle et pérenne sans ajout d'un isolant synthétique associé ou non à un doublage ;
  • Une simplicité de pose des éléments, donc une construction durable et rapide ;
  • Et enfin une construction utilisant un matériau dont les propriétés font qu'il contribue au respect de l'environnement.
Nous utilisons donc la brique pour Monomur à isolation climatique. Elle se caractérise par ces performances thermiques et ses performances de mise en œuvre par joint mince appliqué au rouleau, c'est la maçonnerie roulée.
Cette brique inventée en France en 1976, se retrouve dans différentes marques sous la dénomination "Monomur" (liste non exhaustive mai 2008) :
  • La brique isolante "Porotherm" de Wienerberger ;
  • La brique "Monomur" d'Imerys Structure ;
  • Et la brique "Monomur Bio'Bric de Bouyer Leroux.

Le projet comprend la mise en œuvre d'encadrement en pierre naturelle. La pierre de Castries a été débitée et taillée (feuillures pour les ouvertures qui s'équiperont de volets, chanfreins avec accolade pour la porte d'entrée), elle est stockée sur palettes "à pied d'œuvre".

La brique monomur se met en œuvre sans difficulté dans le respect des prescriptions de pose du fabriquant. La maçonnerie est dite "roulée" et les joints verticaux sont réalisés à sec par emboîtement des briques. La mise en œuvre comprend l'exécution d'un lit d'assise au mortier pour le premier rang qui doit être posé parfaitement de niveau. C'est dans cette opération que réside la principale sujétion du procédé ; il en découle ensuite le bon montage qui nécessitera bien sûr une attention constante.

Les premiers éléments de pierre se posent simplement : les bases sont scellées directement (avec mortier et cales de plombs) sur la brique.
La résistance mécanique de la brique est de 80 kg/cm2 (8 N/mm2) et peut largement supporter les premiers éléments des jambages.
Ces derniers font saillie sur le parement du mur pour venir affleurer le futur enduit de façade.

La correction des ponts thermiques est l'impératif principal dans ce type de construction et, à l'évidence, l'utilisation de la pierre n'est pas pour faciliter les choses. Qu'importe, les solutions techniques existent et restent simples, il en existe plusieurs et nous les emploierons tout au long du chantier.

Pour réaliser "l'ébrasement", en arrière du tableau en pierre qui constitue l'encadrement, la brique est sciée de façon à épouser les blocs et permet une réalisation homogène. La coupe se fait aisément avec une scie alligator électrique (pas de nuisance sonore, pas de poussière) et les éléments se collent de la même manière que pour la maçonnerie courante.