Calade rustique

L'ancienne calade d'une propriété dans le village de Corconne, en mai 2012, trop dégradée et mal restaurée (plusieurs interventions au ciment) est à refaire entièrement. Les nombreuses jardinières bien que postérieures à la création de la calade originelle sont à maintenir décidant ainsi du tracé et de la composition (calepin) du sol projeté.
Le caniveau central marqué par un conducteur (ligne conductrice mise en évidence par la juxtaposition de pierres à bord droit alignées) est également à restituer mais son implantation est dicté par un siphon de cour existant.

La première étape consiste à déposer l'ancienne calade, trier et stocker les pierres de réemploi. Dans cette phase nous mettons à jour la typologie de l'ancien sol qui est composé d'éléments posés debout et sur terre. Pour notre restitution qui se veut traditionnelle, nous posons bien évidemment "debout", mais au mortier de chaux maigre. Le substrat est préparé en tenant compte des pentes et de la ligne conductrice. Ce conducteur est tout d'abord défini par un chevron lui-même aligné sur la ligne d'implantation médiane (cordeau).
Comme les pierres de réemploi ne profitent pas d'un calibre varié (trop peu de grandes pierres destinées au conducteur), il est décidé d'inclure une ligne de pierres étroites pour marquer le conducteur.

Quant aux bordures, délimitant les jardinières, elles sont réalisées en dalles de Pompignan préalablement taillées à la chasse pour définir un bord régulier. La pose est dite "couchée" afin d'agrandir visuellement le parterre - une pose "plantée" aurait eu pour conséquence de réduire esthétiquement, d'encaisser l'allée.

Les pierres courantes sont enfoncées avec un gros maillet dans le mortier de chaux maigre puis contrôlées dans leur hauteur avec un carrelet. Si nécessaire, les surfaces sont damées avec une massette et une planche épaisse. Pour finir, l'entreprise réalise le jointoiement au mortier de chaux maigre, à sec (voir dernière photo : à gauche le jointoiement a été réalisé, à gauche, le sol est encore à joints creux).
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Les enduits

Façade d'une maison de maître dans un petit village du Gard pour illustrer un article sur les enduits

Aujourd’hui, un penchant pour le matériau brut, franc de tout revêtement, tient une place importante dans les programmes de restauration. Il faut se rappeler, cependant, que le matériau pierre n’est simplement qu’un matériau de construction et que dans l’esprit des anciens, il n’y avait pas de rivalité entre la maçonnerie de pierres apparentes et la maçonnerie enduite. Lorsque la pierre était laissée visible, elle ne l’était pas pour répondre à une volonté de paraître, mais trahissait plutôt le caractère secondaire, la vocation agricole de certains bâtiments.
Donc, dans ce contexte, l’enduit à la chaux est presque toujours de circonstance. Il mobilise chez le maçon sa capacité à s’adapter aux choix particuliers du maître d’ouvrage, la démonstration de son tour de main et son savoir faire. Il nous donne à voir la dignité du commanditaire.

Origines :

On désigne par le mot « enduit » les couches successives de mortier nécessaire à l’ouvrage de revêtement pour garnir, protéger et embellir une surface. Ces couches, généralement aux nombres de trois se composent d’un gobetis, d’un corps d’enduit et d’une finition. Il faut remonter à l’antiquité pour trouver les origines de cet ouvrage qui présentait plusieurs couches pour former un enduit épais : comme en Campanie (en Italie) dès le IIIème siècle av. J.-C.
Les couches étaient nombreuses aussi : Vitruve en prescrivait pas moins de sept successives de trois qualités différentes pour composer de « bons enduits ». Pline n’en recommande que cinq. A vrai dire, les vestiges ne montrent qu’exceptionnellement ce type de traitement et dans leur quasi-généralité, les revêtements ne se composent que de trois couches.

Fonctions :

Les fonctions principales de l’enduit sont essentiellement la préservation contre l’humidité - donc la protection - et l’esthétisme qui traduit l’ostentation.
La fonction de protection contre l’humidité sous ses différents aspects (la capillarité, l’infiltration par gravité, le gel et les effets de condensation) est d’autant plus importante que les maçonneries sont hétérogènes, c’est-à-dire composées de matériaux différents. Les Italiens disent de cet ouvrage, l’enduit, qu’il est « à sacrifier » tant il est soumis aux intempéries, aux injures du temps.
Il n’est, d’ailleurs, pas rare de constater que sur l’ensemble des façades d’un bâtiment agricole (en Vidourlenque-Gard), seule la face Sud a reçu un enduit car celle-ci est exposée aux vents marins, aux pluies battantes.
L’esthétisme est servi par le rôle unificateur de l’enduit, par sa faculté de rectifier la planéité des supports, de « redresser » les surfaces et bien sûr par sa vocation décorative.
Étant le premier ouvrage visible de la construction, la valeur ajoutée de l’enduit en particulier la possibilité de corriger certains « défauts » et de cacher la modestie des matériaux utilisés n’échappe pas au maître d’ouvrage qui va pouvoir ici afficher son ambition.
C’est ainsi qu’une maison d’habitation se pare d’un enduit, plus encore une maison de maître, une « maison de commande ». Il n’est pas question de faire valoir la « vulgarité » du matériau mis en œuvre sauf peut-être celui qui vient d’une carrière et qui a été finement taillé, sculpté pour entrer dans la composition d’un encadrement ou d’un ornement.
Les documents photographiques (1,2 et 3) montrent une façade et des détails d’une maison de caractère dans le centre du hameau de Liouc. Ils mettent bien en évidence le rôle démonstratif de cet enduit. Bien que vieillissant et partiellement dégradé, ce dernier permet encore de conserver à l’édifice ses caractéristiques idéales.

En effet, il met bien en valeur l’ordonnancement de la façade et la qualité des appareils des encadrements.
La plus grande partie de ce bâtiment a reçu un enduit lissé, serré, c’est une finition raffinée avec des propriétés de dureté, de brillance. Il faut imaginer que cet enduit était badigeonné car c’est souvent le cas. Néanmoins, la beauté de celui-ci réside dans la couleur naturelle de ses agrégats, en l’occurrence un sable local. Une deuxième partie bien que rattachée a reçu un enduit grenu, « jeté ». Cette finition, sauf si elle est le fruit d'une campagne de travaux distincte, traduit une volonté d’animer le parement, de le faire vibrer. Elle est souvent interprétée comme sommaire et uniquement rurale bien que systématique dans le milieu du XVIIIème siècle. La subsistance d’une fenêtre fenière (donnant dans le pailler et permettant le montage du foin) à l’étage supérieur veut-elle nous confirmer cette évocation.

Composition :

Les enduits se composent généralement de sables de granulométries différentes et décroissantes en fonction des couches successives, et d’un liant : la chaux plus ou moins aérienne dont la quantité par rapport au sable est dégressive suivant la nature des couches. Des ocres peuvent être ajoutées pour colorer la couche de finition dans la masse mais la plupart du temps, on se suffisait de la coloration naturelle de l’agrégat, à moins de retrouver de la couleur dans l’application d’un badigeon pigmenté.
L’eau de gâchage intervient dans la composition afin d’amalgamer et plastifier les éléments pour former un mortier plus ou moins souple. Elle s’évapore ensuite et participe à l’échange gazeux nécessaire à la prise, c’est la prise « aérienne ».

Retenons que les enduits à la chaux naturelle sont particulièrement recommandés pour les maçonneries anciennes car ils ont une bonne perméabilité à la vapeur d’eau : ils permettent la « respiration » de la maison. Ils participent, en effet, au confort intérieur en laissant « respirer » les murs qui renferment un taux important d’humidité. Cette humidité provient des fondations (ascension capillaire), de l’infiltration accidentelle éventuellement, de l’eau de condensation et de la vapeur d’eau émise par les habitants eux-mêmes. On comprend mieux pourquoi il est toujours dommageable d’enduire ou rejointoyer ses murs en pierre et chaux avec un mortier de ciment ou une chaux artificielle. Ne parlons pas de la saveur visuelle qui en pâti car un mortier de ciment ne patine ni ne vieilli, il se salit.

Enduit ancien à pierre vue

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Escalier volant


L'escalier volant qui équipe fréquemment les restanques (ou terrasses) en Cévennes, mais aussi en Provence, est une solution architecturale simple et économique.
Ludovic PHILIPPON, architecte à Quissac, dit même de cet ouvrages qu'il a un côté "moderne" en ce sens que les éléments en encorbellement, suspendus dans le vide, apportent un esprit minimaliste, un esprit du vide et peut-être un esprit du défit que l'on retrouve dans les projets de construction contemporains.
Il n'est, évidemment, pas question de faire plus de comparaison puisque cet escalier s'inscrit bien dans un programme de "tradition", une recherche de l'authentique.


L'intérêt du procédé c'est l'économie. Si pour nos ancêtres, l'avantage se trouvait dans l'économie de terre cultivable - l'escalier n'empiète pas sur celle-ci, il passe au-dessus - pour nous l'avantage se trouve dans l'économie de matériaux, l'économie de moyens.

Le débit des grandes dalles de Pompignan, nécessaires à la réalisation de l'escalier intérieur de la maison, a laissé quelques belles chutes. N'étant pas "capables" pour d'autres réalisations, elles trouvent ici un bon usage.
L'économie de moyens se retrouve dans la mise en chantier relativement rudimentaire. Quelques planches, ou de petits étais... un liteau bien disposé indique la ligne de foulée.


Pour réussir cet ouvrage du point de vue de sa stabilité, sa cohérence, sa solidité, il y a quelques points à observer :
  • La qualité intrinsèque de la pierre employée car l'escalier "volant" présente l'inconvénient d'être difficilement réparable dans le cas où une marche casse au ras du mur ;
  • Le sacrifice relativement important de la longueur de la dalle dans la maçonnerie : "la queue" qui est boutisse ou parpaing selon l'épaisseur du mur (la première marche dans notre exemple est "parpaing" : photo n° 2) ;
  • Enfin, la réalisation d'un massif de maçonnerie relativement important au-dessus des queues de pierre pour assurer une force opposée et supérieure au poids des marches + les personnes susceptibles d'emprunter l'escalier.

Dans notre programme, cet escalier volant a permis une économie relativement importante en matières premières, en fondation et massif de maçonnerie, en temps, en moyens.
Il a permis d'apporter de la légèreté dans un ouvrage d'assise (esthétique) du bâtiment d'habitation dont le parapet rampant réalisé dans la continuité du mur de la terrasse semble plier cet ouvrage horizontal vers l'inclinaison naturelle du terrain.

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Réalisation d'un plafond provençal

(ou plancher à planches et augets)

Si le précédent article intitulé "Plafond provençal" introduisait ce type de structure parmi les références de l'entreprise, ce présent chapitre s'attardera un peu plus sur sa réalisation proprement dite.

La particularité de ce programme, est qu'il s'inscrit dans un projet de construction et non dans une réhabilitation. Cependant le mode opératoire n'en ai pas différent mis à part les sujétions de levage des bois, de renforcement des structures existantes - lorsque c'est le cas - et de coulage de la dalle : sujets qui ne seront pas traités ici.

Dans ce projet, les éléments mis en œuvre sont des bois récents, aussi nous avons recommandé au maître d'ouvrage une finition qui permette d'atténuer l'aspect "neuf".

C'est un blanchiment (ou chaulage) qui s'inscrit dans la tradition dans notre région puisque les anciens ne laissaient rarement les matériaux de structure apparents. En effet, dans les locaux d'habitations ceux-ci étaient enduits de plâtre pour améliorer l'esthétisme et garantir l'ouvrage contre les risques d'incendie. Sinon dans les locaux agricoles, les structures étaient chaulées régulièrement afin d'assainir les lieux.

Dans notre projet, cette finition que nous appellerons "blanchiment" est facilitée car évidemment nous la réalisons avant la mise en œuvre.

C'est une peinture pour le bois diluée et appliquée au rouleau sur les planches brutes. Après séchage complet, les planches ainsi préparées sont poncées rapidement ce qui laisse ressortir partiellement le bois naturel alors que les creux du bois conservent le blanc.
L'effet obtenu n'est pas à proprement parlé une céruse* même si on peut le trouver similaire car il n'emprunte pas la même procédure ni les mêmes produits.
(*) On appelle souvent à tord "effet cérusé" toute patine ou peinture non uniforme.

Les solives reçoivent le même traitement et sont posées sur une platine en contreplaqué pour parer à d'éventuels retraits ou torsion du bois.
La partie haute des murs et les retombées ont été gobetées préalablement à la mise en place du plancher afin de se soustraire aux sujétions de protection du plafond qui aurait été nécessaire lors de l'exécution des enduits de chaux intérieurs.

Les plateaux sont rapidement posés et fixés sur les poutres en ayant soin de ménager un espace intermédiaire que remplira l'auget de mortier. S'il y a des travées sans solives, les planches seront liées entre elles par des liteaux ou rablettes cloués aux abouts (photo ci-dessus, à droite).

Pour confectionner les augets au mortier (ou au plâtre selon les régions), il est nécessaire de coffrer en sous face avec des voliges par exemple. Ces voliges de toutes largeurs sont vissées directement sous les plateaux en laissant un petit écart entre elles pour anticiper le léger gonflement du bois au moment du coulage et pour donner l'effet structuré aux augets.

Au niveau des solives quand celles-ci sont flacheuses - si ce ne sont pas tout simplement des bois ronds - nous couvrons les vides de coffrage avec des fiches de bois (refendues dans les chutes des plateaux).
C'est un choix esthétique bien sûr, mais l'économie en matériau (le mortier ou le plâtre) n'est pas négligeable.
Après avoir disposé les lignes d'étais en travée (et sous les poutres si nécessaire), le coulage des augets est rendu possible. Dans notre région l'auget est réalisé au mortier de chaux avec ou sans ajout de pierres caverneuses (du tuf par exemple) ou de paille. Le fibrage du mortier est une solution avantageuse tant l'auget reste fragile avant coulage de la dalle de béton ; il se fait avec de la paille tout simplement : un matériau naturel, économique et écologique !

Le décoffrage peut s'effectuer le lendemain du coulage de la dalle de béton armé.
Cependant les lignes d'étais seront maintenues pendant au moins 21 jours.

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Architecture provençale traditionnelle

Le premier semestre de l'année 2008 est marqué par un programme ambitieux : construire un mas dans le respect des traditions provençales.
C'est à dire dans le respect des formes, des proportions, des matériaux et des procédés structurels propres à notre région pour s'inscrire dans la recherche d'une certaine authenticité.
Il ne s'agit pas cependant de tomber dans le passéisme ni de réaliser du "faux vieux". Rechercher l'authenticité n'est pas, en effet, imiter l'ancien ; ce n'est pas non plus dégrader artificiellement pour faire croire à l'usure du temps. C'est construire "vrai" en se conformant à l'art de construire hérité.
Enfin, le projet ne se détourne pas des impératifs de la vie moderne, à son confort ; à la réglementation pour la construction et la sécurité et bien sûr aux recommandations en matière d'économie d'énergie et du respect de l'environnement.

Contrairement à la réhabilitation dans laquelle le bâti impose certaines contraintes - l'une des plus pénibles étant sans conteste la phase de démolition - le projet de construction permet au maçon de s'affranchir de celles-ci et, il faut bien le reconnaître, c'est très confortable.

La typologie du projet est empruntée au Mas provençal qui se caractérise par la juxtaposition des espaces d'habitation et ceux de l'exploitation qui sont ici des garages. Le mas se distingue aussi par sa forme allongée aussi le bâti va s'étirer dans un rythme décroissant.
L'entreprise débute le programme par la construction de la partie d'habitation : Soubassement en agglomérés de béton de 27 cm sur fondations béton armé à fort empattement doublée d'une poutre périphérique pour palier à la "mauvaise" nature du sol. Vide sanitaire de 40 cm à 80 cm selon la déclivité du terrain avec nombreuses ventilations. Et enfin, un plancher en béton armé sur poutrelles hourdis.

Pour la suite, la construction doit tenir compte des dernières prescriptions en matière d'isolation et d'économie d'énergie. En ce qui concerne les murs, elle doit satisfaire certains impératifs que l'entreprise s'impose :
  • Un habitat bioclimatique parfaitement sain réalisé avec un matériau simplement revêtu d'enduits de chaux, extérieurs comme intérieurs ;
  • Une isolation naturelle et pérenne sans ajout d'un isolant synthétique associé ou non à un doublage ;
  • Une simplicité de pose des éléments, donc une construction durable et rapide ;
  • Et enfin une construction utilisant un matériau dont les propriétés font qu'il contribue au respect de l'environnement.
Nous utilisons donc la brique pour Monomur à isolation climatique. Elle se caractérise par ces performances thermiques et ses performances de mise en œuvre par joint mince appliqué au rouleau, c'est la maçonnerie roulée.
Cette brique inventée en France en 1976, se retrouve dans différentes marques sous la dénomination "Monomur" (liste non exhaustive mai 2008) :
  • La brique isolante "Porotherm" de Wienerberger ;
  • La brique "Monomur" d'Imerys Structure ;
  • Et la brique "Monomur Bio'Bric de Bouyer Leroux.

Le projet comprend la mise en œuvre d'encadrement en pierre naturelle. La pierre de Castries a été débitée et taillée (feuillures pour les ouvertures qui s'équiperont de volets, chanfreins avec accolade pour la porte d'entrée), elle est stockée sur palettes "à pied d'œuvre".

La brique monomur se met en œuvre sans difficulté dans le respect des prescriptions de pose du fabriquant. La maçonnerie est dite "roulée" et les joints verticaux sont réalisés à sec par emboîtement des briques. La mise en œuvre comprend l'exécution d'un lit d'assise au mortier pour le premier rang qui doit être posé parfaitement de niveau. C'est dans cette opération que réside la principale sujétion du procédé ; il en découle ensuite le bon montage qui nécessitera bien sûr une attention constante.

Les premiers éléments de pierre se posent simplement : les bases sont scellées directement (avec mortier et cales de plombs) sur la brique.
La résistance mécanique de la brique est de 80 kg/cm2 (8 N/mm2) et peut largement supporter les premiers éléments des jambages.
Ces derniers font saillie sur le parement du mur pour venir affleurer le futur enduit de façade.

La correction des ponts thermiques est l'impératif principal dans ce type de construction et, à l'évidence, l'utilisation de la pierre n'est pas pour faciliter les choses. Qu'importe, les solutions techniques existent et restent simples, il en existe plusieurs et nous les emploierons tout au long du chantier.

Pour réaliser "l'ébrasement", en arrière du tableau en pierre qui constitue l'encadrement, la brique est sciée de façon à épouser les blocs et permet une réalisation homogène. La coupe se fait aisément avec une scie alligator électrique (pas de nuisance sonore, pas de poussière) et les éléments se collent de la même manière que pour la maçonnerie courante.

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Agrandissement d'une Terrasse

(Maçonnerie pierres et briques)

L'agrandissement d'une terrasse située au-dessus d'un jardin impose, dans ce programme, la création d'un ouvrage en avant du mur de soutènement existant. Cet ouvrage : une maçonnerie de pierre permet de constitué un local et un cabanon destinés au rangement des matériels et équipements de jardin.

Associée à la pierre, la brique délimite le tracé des ouvertures dans un esprit plus économe et une connotation "modeste", "ordinaire", en sympathie avec le jardin.

Une large ouverture se couvre d'un arc segmentaire et laissera apparaître l'ancien mur de soutènement situé en arrière. Les briques pleines employées sont anciennes ; elles sont issues de démolition d'anciens ouvrages, souvent d'anciennes cloisons de distribution.

Le cabanon se construit en avancée du grand mur afin de créer par ce ressaut l'animation de l'élévation.
Il permet aussi de donner plus de pied a un "contrefort contenu" dans la maçonnerie et nécessaire au renforcement de l'angle d'une remise.
Dans ce type de programme, l'économie de moyen et de matériaux est le maître mot. Ainsi l'on met en œuvre "ce que l'on trouve". Un vieux linteau de pierre tendre, trouvé dans les archives, pour couvrir la porte du cabanon ; des pierres grossièrement et anciennement équarries pour les angles ; enfin les briques que l'on utilise ici pour leurs qualités dimensionnelles : elles permettent de créer facilement les tapées d'encadrement.
En ce qui concerne l'emploi de l'aggloméré de ciment, emprunté au catalogue des matériaux modernes, il autorise une mise en œuvre rapide et peu dispendieuse du parement intérieur.

La cohésion des deux parements est assurée par l'utilisation d'un mortier bâtardé pour l'hourdage des deux types de matériaux et par la mise en œuvre de boutisses de temps à autre.
L'élévation atteint maintenant le niveau supérieur, celui de la terrasse.
Après avoir démoli le parapet couronnant l'ancien mur de soutènement, nous arasons ce mur pour créer l'assise du plancher projeté.

La table de compression en béton armé est rapidement coulée sur poutrelles/hourdis et déjà nous élevons le nouveau parapet. Celui-ci est très étroit : 40 cm. De plus, ses deux faces parementées obligent à mieux choisir les pierres pour que ces dernières s'imbriquent parfaitement.

La couverture du cabanon est programmée à la fin du chantier pour éviter d'être endommagée par la chute accidentelle de matériaux pendant l'élévation des ouvrages en hauteur.

Voilà une extension de terrasse réalisée dans un souci d'intégration !
L'ensemble "pierre" reste en harmonie et les formes et volumes s'inscrivent avantageusement dans cet esprit décroissant impulsé par le bâti existant.

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