Fenêtres à meneau

La vue générale du quartier du faubourg du pont à Quissac par delà le Vidourle nous offre dans la partie située à l'amont du pont une vision bucolique.
Mais le vieux moulin, en avril 2004, ne présente pas une belle façade car les nombreuses interventions sont hétérogènes et maladroites.
Le maître d'ouvrage veut pour son intérieur de la vue et de la lumière !
Aussi est-il prévu de modifier les ouvertures existantes. Celles-ci seront en pierre naturelle (pierre de Castries pour son coût) patinées pour s'harmoniser avec l'ensemble et faire oublier le choix porté sur cette pierre. En effet, l'utilisation d'une pierre froide comme celle de Pompignan aurait été plus en sympathie avec le bâti local et la chronologie.

Le modèle de référence choisi est une ancienne fenêtre à meneau chanfreinée dont une partie a été murée (photo ci-dessous).
Les appuis ayant disparu, il faut regarder sur la façade Sud pour retrouver un témoin valable. Cependant, l'appui saillant ne sera pas retenu.



Le premier travail consiste en la taille des blocs.




Les blocs composent l'encadrement qui se place dans la réserve ménagée préalablement dans le parement extérieur du mur.
Seul le parement extérieur est effectivement démoli lorsque la maçonnerie fait montre de peu de cohésion. Ainsi, l'ébrasement intérieur et le linteau peuvent se réaliser après que l'encadrement ait été livré complètement avec la maçonnerie en raccordement.

Les 3 fenêtres à meneau sont livrées.
Subissant les contraintes des dispositions intérieures et structurelles, les ouvertures ne règnent pas sur le même alignement. L'effet est bien en sympathie avec l'ordonnancement existant.
Une dernière ouverture - un fenestron - à l'étage supérieur est en phase préparatoire...

La livraison de la façade se fait à la fin du mois d'avril 2004. Il ne reste plus qu'à disposer les menuiseries pour finaliser cette réhabilitation d'un bâtiment les plus emblématiques de la commune.

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Escalier et Terrasse

Pendant tout le mois de février 2007, l'entreprise œuvre pour la restitution d'une terrasse et d'un escalier en pierre naturelle.

Les dalles de pierre de Pompignan ont été acheminées jusqu'au chantier. Elles sont débitées puis bouchardées. Le bouchardage est nécessaire pour façonner le boudin (nez de marche) et pour "surfacer" l'ensemble de la marche afin d'éliminer les "cotes". Dans le même temps, nous édifions le mur d'échiffre nécessaire à l'assise de l'escalier.
Les contremarches sont réalisées avec des briques pleines anciennes de récupération hourdées au mortier de chaux.

La tête du mur d'échiffre est réalisée en briques pleines de réemploi, l'appareillage est harpé.
Cet angle constitue le jambage d'un encadrement avec couvrement en arc segmentaire. Les dimensions généreuses de l'ouverture ainsi créée apportent une perspective agréable à une vue de l'habitation principale. C'est cette notion qui a motivé le choix de la proportion, avec néanmoins certains impératifs... Ainsi, la hauteur de la baie est guidée par la nécessité de s'accrocher au-dessus de l'arc en pierre du mur latéral.
A noter, un seuil en petites dalles de Pompignan posées en opus assure l'assise de la menuiserie et finit de délimiter le tracé de la baie.

Pour la terrasse, nous avons retenu une structure à planches et augets formant coffrage permanent. Les planches ont été encastrées dans le mur latéral et prennent appui sur une poutre ancienne. Les augets faits d'un mortier de sable et de chaux hydraulique dans lequel on a ajouté de la paille pour améliorer la cohésion ont été coulés entre les flaches des planches de châtaigner. Bien entendu et préalablement au coulage, un platelage provisoire a été fixé en sous-face pour maintenir le mortier frais. On peut observer une partie de ce platelage dont l'étayage oblige le maintien.

La terrasse est en béton blanc avec finition ocrée (ocre naturel). Le bord de la terrasse est constitué de dalles en pierre naturelle posées en opus. Ce qui permet de créer une continuité de la dernière marche d'escalier et d'établir un lien entre les deux ouvrages.
Au pied du mur d'échiffre : des dalles taillées en attente pour un autre escalier.

L'exécution de la goutte d'eau en béton blanc est de bonne facture. On peut apprécier tout particulièrement les balèvres qui rappellent celles des augets au mortier de chaux.

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