Restauration d'encadrements en pierre #1

Sur cette façade, une ancienne magnanerie, les encadrements de fenêtres sont dégradés. La quasi totalité des jambages recevant les gonds de volets sont éclatés. En effet, l'action de l'humidité et de la rouille ont eu raison de la pierre tendre (pierre de Pondre).

Les scellements de gonds ont été réalisés à l'époque avec de la chaux et des fiches de bois ; mauvaise association qui avec le temps a précipité les volets vers le sol. Or donc, les jambages ne sont pas réparables : on ne pétasse pas une pierre tendre car rien ne tient vraiment longtemps.


Nous allons nous intéresser aux deux travées de droites dont les fenestrons régnants au 2ème étage sont de surcroît barrés par un tirant.

La pose des jambages se fait en "tiroir". L'élément dégradé est déposé avec soin pour éviter d'épaufrer les éléments conservés.

L'ancien jambage est déposé et peut éventuellement resservir s'il reste encore capable.
Le mortier de chaux est retiré jusqu'aux pierres d'appareil pour offrir une réserve suffisante au jambage de remplacement que l'on a façonné au préalable.
Cette préparation consiste en la taille de cet élément de façon à reproduire la forme du précédent. Ensuite, quelques éclats et épaufrures achèvent le façonnage du bloc neuf afin d'améliorer l'intégration visuelle de celui-ci.
Le bloc ainsi préparé est posé sur l'échafaudage (photo ci-dessus) prêt à prendre sa place dans l'encadrement.
L'étaiement se fait à l'aide d'un simple étai télescopique que l'on dispose avant l'enlèvement de l'ancien bloc. Son positionnement est important si l'on ne veut pas trop entraver le chantier. Le rôle de l'étai est ici de reprendre les charges qui se concentrent sur le linteau, il évite le basculement de ce dernier, mais nous verrons plus loin que sa position n'est pas toujours la même.

Le jeu entre les blocs de pierre est de l'ordre de quelques millimètres (15 à 20 tout au plus), ce qui fait que la manœuvre est délicate. La pose du jambage s'effectue par un déplacement horizontal, c'est pour cette raison que la technique de mise en œuvre est nommée : pose en tiroir.

Pour les fenestrons de l'étage supérieur, un niveau d'échafaudage est monté. Le tirant a été déposé. Et déjà sur cette photo, on s'occupe de la deuxième ouverture. L'étai est plus petit, mais la technique est la même.

Nous avons réalisé la feuillure (emplacement du volet) sur le bloc et ses épaufrures. Bardé dans le chariot du monte matériaux, le jambage prendra bientôt sa place en élévation.


État actuel