Escalier volant


L'escalier volant qui équipe fréquemment les restanques (ou terrasses) en Cévennes, mais aussi en Provence, est une solution architecturale simple et économique.
Ludovic PHILIPPON, architecte à Quissac, dit même de cet ouvrages qu'il a un côté "moderne" en ce sens que les éléments en encorbellement, suspendus dans le vide, apportent un esprit minimaliste, un esprit du vide et peut-être un esprit du défit que l'on retrouve dans les projets de construction contemporains.
Il n'est, évidemment, pas question de faire plus de comparaison puisque cet escalier s'inscrit bien dans un programme de "tradition", une recherche de l'authentique.


L'intérêt du procédé c'est l'économie. Si pour nos ancêtres, l'avantage se trouvait dans l'économie de terre cultivable - l'escalier n'empiète pas sur celle-ci, il passe au-dessus - pour nous l'avantage se trouve dans l'économie de matériaux, l'économie de moyens.

Le débit des grandes dalles de Pompignan, nécessaires à la réalisation de l'escalier intérieur de la maison, a laissé quelques belles chutes. N'étant pas "capables" pour d'autres réalisations, elles trouvent ici un bon usage.
L'économie de moyens se retrouve dans la mise en chantier relativement rudimentaire. Quelques planches, ou de petits étais... un liteau bien disposé indique la ligne de foulée.


Pour réussir cet ouvrage du point de vue de sa stabilité, sa cohérence, sa solidité, il y a quelques points à observer :
  • La qualité intrinsèque de la pierre employée car l'escalier "volant" présente l'inconvénient d'être difficilement réparable dans le cas où une marche casse au ras du mur ;
  • Le sacrifice relativement important de la longueur de la dalle dans la maçonnerie : "la queue" qui est boutisse ou parpaing selon l'épaisseur du mur (la première marche dans notre exemple est "parpaing" : photo n° 2) ;
  • Enfin, la réalisation d'un massif de maçonnerie relativement important au-dessus des queues de pierre pour assurer une force opposée et supérieure au poids des marches + les personnes susceptibles d'emprunter l'escalier.

Dans notre programme, cet escalier volant a permis une économie relativement importante en matières premières, en fondation et massif de maçonnerie, en temps, en moyens.
Il a permis d'apporter de la légèreté dans un ouvrage d'assise (esthétique) du bâtiment d'habitation dont le parapet rampant réalisé dans la continuité du mur de la terrasse semble plier cet ouvrage horizontal vers l'inclinaison naturelle du terrain.

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Restitution d'un perron

Quartier du Faubourg du Pont - Quissac



Etat avant travaux

Le perron était tellement dégradé qu'il en était dangereux. Mais il fallait retrouver sa facture originelle. Aussi les marches seront restituées : des pierres massives de grosse épaisseur pour former la marche et la contremarche dans le même bloc.


Les blocs (de réemploi) sont "en chantier"

Rien ne subsistera à part l'image (le souvenir)...


L'ouvrage se réalise rapidement, sable, chaux, pierre naturelle, très peu de matériel... du bonheur ;-)

Phase précédente : rénovation d'un cabanon
Prochaines étapes : restauration d'un auventrestitution d'un portail.

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Balancement d'escalier

La décision de créer un quart tournant ne se prend pas à la légère, il faut bien réfléchir aux possibilités qu'offrent les dispositions existantes. Pourquoi ? Parce qu'à choisir, il vaut mieux édifier un escalier à volée(s) droite(s) avec ou sans palier. 
La nécessité de transporter des meubles, la commodité et l'aisance de la foulée devrait toujours primer sur la volonté de réduction systématique de l'encombrement d'un escalier.
Cependant, dans ce programme de création d'un escalier, en 2007, dans lequel la foulée se veut facile (marche : 30 cm, giron : 27 cm et hauteur : 17 cm) la longueur de la volée conduit l'entreprise à créer un balancement.

Ces marches gironnées sont "consommatrices" de matériau car les dimensions brutes des dalles sont augmentées de 20 à 60%. De plus, le tracé de l'épure ne se fait pas sans réflexion, mais...
Il reste de tout ceci, une satisfaction, un plaisir...

...celui des yeux.

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Création d'un palier et retournement d'un escalier

L'escalier existant d'une maison d'habitation débute sur un couloir de distribution que l'architecte, en février 2007, veut voir modifier. La redistribution du premier étage conduit, effectivement, le maître d’œuvre à créer une volée pour détourner la ligne de foulée sur le côté. Un palier est prévu pour permettre le retournement d'autant que celui-ci permet toujours le transport de quelques meubles et facilite la marche.

Les premières marches sont à supprimer. L'opération préalable consiste à démolir le limon dans la partie concernée. Ici la "lumière" de l'escalier et le limon étaient couverts par une dalle rampante, cette dernière est démolie.


L’arrachement des marches va servir le réemploi, il était bien évidemment plus facile et plus rapide de couler une forme en béton mais dans ce cas notre entreprise n'avait pas à faire la différence. La difficulté qui va suivre consiste à greffer un limon pour enjamber la "lumière" de l'escalier ou de réaliser une paillasse pour assurer la même fonction.

La deuxième option sera réalisée. La pose des marches récupérées et préalablement recalibrées est effectuée... 
Puis le scellement de vieux pavés de terre cuite pour garnir le palier confirme les choix nécessaires à l'intégration du nouvel ouvrage.

Enfin, la dernière étape va voir la confection des enduits sur les contremarches.

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Rallongement d'escalier en pierre - Juin 2004

A l'origine du chantier à Saint-Jean-de-Crieulon, en juin 2004, le souhait du maître d'ouvrage est de voir réaliser la continuité d'un escalier dont la configuration témoignait de son usage agricole passé : Débutant à hauteur de charrette, cet emmarchement permettait l'engrangement dans le pailler situé sous les combles.

Un palier distribuait une porte condamnée. Des ouvrages récents et maladroitement réalisés au ciment gâchaient un peu le charme qu'on pouvait trouver de cette terrasse attenante.


Les travaux débutent par la construction d'une volée d'escalier, l'ensemble est en pierre du pays. Les dalles en pierre de Pompignan sont taillées. Pendant que certaines attendent d'être mises en œuvre, d'autres prennent leur place dans l'ouvrage.



Le vide sous l'escalier servira de petite resserre aussi le mur d'échiffre se termine par une tête de mur.
Le couvrement par un arc segmentaire est un ouvrage simple et en même temps esthétique. Sa réalisation se dispense d'un cintre en bois pour coffrage. On se contente d'une simple planche et d'une forme en sable mouillé.

Un palier est réalisé avec deux grandes dalles imbriquées.

Pour la partie supérieure de l'emmarchement, l'accès à la terrasse était difficile, du moins il n'était pas très pratique.
Nous avons proposé le reculement des dernières marches afin de créer un nouveau palier pour desservir la terrasse.


Des parapets en maçonnerie de pierres du pays hourdées au mortier de chaux sont réalisés en périphérie de la terrasse ainsi que pour la première volée d'escalier. Le chantier se termine par la pose de parefeuilles en terre cuite.


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Escalier et Terrasse

Pendant tout le mois de février 2007, l'entreprise œuvre pour la restitution d'une terrasse et d'un escalier en pierre naturelle.

Les dalles de pierre de Pompignan ont été acheminées jusqu'au chantier. Elles sont débitées puis bouchardées. Le bouchardage est nécessaire pour façonner le boudin (nez de marche) et pour "surfacer" l'ensemble de la marche afin d'éliminer les "cotes". Dans le même temps, nous édifions le mur d'échiffre nécessaire à l'assise de l'escalier.
Les contremarches sont réalisées avec des briques pleines anciennes de récupération hourdées au mortier de chaux.

La tête du mur d'échiffre est réalisée en briques pleines de réemploi, l'appareillage est harpé.
Cet angle constitue le jambage d'un encadrement avec couvrement en arc segmentaire. Les dimensions généreuses de l'ouverture ainsi créée apportent une perspective agréable à une vue de l'habitation principale. C'est cette notion qui a motivé le choix de la proportion, avec néanmoins certains impératifs... Ainsi, la hauteur de la baie est guidée par la nécessité de s'accrocher au-dessus de l'arc en pierre du mur latéral.
A noter, un seuil en petites dalles de Pompignan posées en opus assure l'assise de la menuiserie et finit de délimiter le tracé de la baie.

Pour la terrasse, nous avons retenu une structure à planches et augets formant coffrage permanent. Les planches ont été encastrées dans le mur latéral et prennent appui sur une poutre ancienne. Les augets faits d'un mortier de sable et de chaux hydraulique dans lequel on a ajouté de la paille pour améliorer la cohésion ont été coulés entre les flaches des planches de châtaigner. Bien entendu et préalablement au coulage, un platelage provisoire a été fixé en sous-face pour maintenir le mortier frais. On peut observer une partie de ce platelage dont l'étayage oblige le maintien.

La terrasse est en béton blanc avec finition ocrée (ocre naturel). Le bord de la terrasse est constitué de dalles en pierre naturelle posées en opus. Ce qui permet de créer une continuité de la dernière marche d'escalier et d'établir un lien entre les deux ouvrages.
Au pied du mur d'échiffre : des dalles taillées en attente pour un autre escalier.

L'exécution de la goutte d'eau en béton blanc est de bonne facture. On peut apprécier tout particulièrement les balèvres qui rappellent celles des augets au mortier de chaux.

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